"Ceux qui voulaient me briser y sont parvenus..."
extrait de la dernière lettre de Jacques Bouille à sa famille





lundi 19 septembre 2011

Justice et humanité


Concernant "l'affaire DSK", encore, un article des plus intéressants, signé par Christian Charrière-Bournazel (ancien bâtonnier de l'ordre des avocats), est paru dans Le Figaro, le 15 septembre 2011. Il propose une "leçon de droit comparé" qui a le mérite de dénoncer le plus important écueil du système judiciaire de notre pays : le pouvoir immense donné aux seuls juges, celui-là même qui conduit parfois à de véritables catastrophes et, face à lui, l'oubli du respect des droits fondamentaux de la personne humaine, quelle qu'elle soit.

Dans l'affaire qu'il évoque, il commence par s'interroger sur le fonctionnement du système américain en soulevant la contradiction entre :


Il précise à ce propos :


De quoi s'enorgueillir en effet ! On a pu constater, dans "l'affaire Jacques Bouille", comment cette loi a été respectée par tous... Mais il est vrai qu'il n'était qu'un petit maire de province, qu'un banal citoyen, qu'un être insignifiant.
D'assez bonnes raisons pour le priver de ses droits ?

Comment notre pays peut-il vouloir continuer à tirer une grande fierté d'avoir largement répandu à travers le monde les principes de notre philosophie des Lumières, alors que nous oublions régulièrement de les appliquer nous-mêmes ? Force est de constater que le regard fixé (ou perdu) vers les hauteurs de nos idéaux d'équité, de liberté et de fraternité, nous négligeons de (ou feignons de ne pas) remarquer, à nos pieds, la réalité et ses désastres.

A quoi est dû le principal dysfonctionnement de notre justice ? Au peu de respect que l'on accorde à l'individu qui a été inculpé. Dès lors que le voilà "prévenu", il n'est plus rien. Et que dire encore lorsqu'il se trouve incarcéré ! D'emblée, l'opinion publique, à l'image de ce que les acteurs de la justice lui montrent, le considère comme "présumé coupable", et non, comme il devrait l'être, toujours innocent jusqu'à-ce que la preuve de sa culpabilité soit établie. En dépit des lois, il se retrouve privé de ses droits les plus élémentaires (sa liberté, sa propriété, son travail, etc.) et surtout du RESPECT qui lui est dû. De plus, la toute puissance des magistrats, qui ont la possibilité de prononcer un jugement sur leur seule "intime conviction", prive la défense de tout le poids qu'elle devrait avoir.





En France, les juges sont investis d'un tel pouvoir qu'on en oublie presque qu'ils sont des êtres humains, qu'ils ne sont que des êtres humains comme les autres, qui ont choisi la charge de décider du sort de leurs semblables. Lourde tâche, pour le moins -compte tenu aussi des conditions matérielles dans lesquelles il faut se résoudre à l'exercer- et qui mérite le respect, pour peu qu'elle ne conduise pas à des négligences, des erreurs, ou encore à des abus de ce pouvoir total placé entre les mains de quelques uns. En effet, cette mission, confiée à certains d'entre nous, qui se sont volontairement proposés pour la mener à bien, ne devrait-elle pas être acquittée avec les plus grandes précautions et la plus grande humilité, quand on sait à quelles tragédies elle peut conduire ?
Pouvoir absolu et absence de responsabilité de ses actes sont les principales caractéristiques de notre justice française qui conduisent -hélas! trop souvent- à sa totale déshumanisation : la détention provisoire dont usent et abusent certains juges d'instruction est souvent démesurée et conduit régulièrement des prévenus "présumés innocents" au suicide.

Car il n'en reste pas moins que la justice est, et demeurera à jamais dans ce monde, humaine : elle est faite par des hommes, qui jugent des hommes. Et les hommes sont autant enclins à l'idéologie que faillibles. Tous. Pourquoi refuser, rejeter, contester sans cesse cette idée, ou encore s'en offusquer ?
Si la justice ne peut qu'être humaine, il faut aussi qu'elle fasse preuve d'HUMANITE !
D'autres pays l'ont bien compris, et l'ont accepté, pour le bien et le respect de tous :





Le modèle anglo-saxon, que notre gouvernement se plaît tant à nous présenter par ailleurs, mériterait vraiment d'être appliqué à notre pays en matière de justice...

L'enjeu est de taille.


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