"Ceux qui voulaient me briser y sont parvenus..."
extrait de la dernière lettre de Jacques Bouille à sa famille





jeudi 16 décembre 2010


Deux ans. Deux ans que nous avons été séparés à jamais. Je ne t'ai jamais revu vivant.
M.-A. Bouille

Messe le 17 décembre 2010 à 17h30 au village.

lundi 6 décembre 2010

Justice ?


Par arrêt n° 319/2010 en date du 20 avril 2010, la Chambre de l’Instruction de la Cour d’Appel de Montpellier a ordonné la restitution de biens personnels qui avaient été saisis lors d’une perquisition.
Mais à ce jour, et après de nombreuses demandes, ils n’ont toujours pas été restitués. Cela fait plus de sept mois…
Pourquoi ?
Les juges d’Instruction, comme tout citoyen, ne doivent-ils pas se soumettre aux jugements rendus ? Sont-ils au-dessus des lois ?

M.-A. Bouille




dimanche 28 novembre 2010

Agglo, toujours



M. Robert Bernard nous a demandé de bien vouloir publier sa réaction.
La voici :



jeudi 11 novembre 2010

Autopsie et prélèvement d'organes


Le corps qui a été rendu à la famille de Jacques BOUILLE est un corps vide, vidé de ses organes.
(voir : le précédent article à ce sujet)
Oui, nous, sa famille proche, enfants et épouse, nous avons dû aussi supporter cette horreur.
Revoir sa dépouille après l’autopsie, son corps mutilé, déchiqueté. Sa fille et moi, nous avons vu son bandage au crâne… Je ne remercierai jamais assez le thanatopracteur qui a réussi à rendre son corps présentable pour que sa famille et quelques amis puissent le revoir une dernière fois.
Oui, la loi française impose cette horreur aux familles des autopsiés. Mais, en plus, elle refuse que les organes du défunt -une fois toutes les analyses faites- soient rendus à la famille, même si cette dernière en a fait la demande.
Oui, au XXIe siècle, en France, une loi aberrante interdit que le corps du défunt puisse reposer dans son intégrité et son intégralité dans son tombeau. Ces organes doivent être incinérés… alors même qu’on nous a interdit d’incinérer sa dépouille ! Suprême absurdité !
Nous sommes confrontés à cette ultime horreur, cette souffrance dévastatrice. Ce ne sont pas là les propos d’une épouse affolée par la douleur, comme certains peuvent se plaire à le croire, mais une réalité tangible revécue chaque jour.
Mais, pour lui, il nous faut savoir aller par-delà la souffrance et l’horreur.

Marie-Antoinette BOUILLE

Rectification


Il n’est pas possible de laisser passer l’analyse faite sur le blog de PUGNACE par BONSENS sans réagir (cf. « le clientélisme, marché noir de la démocratie locale.4. », publié le 28/10/2010).


NON, la mort de Jacques BOUILLE n’est pas la conséquence d’un « système » quelconque qu’ « il » aurait mis en place, elle est la conséquence de son trop long enfermement en isolement dans une cellule de prison, en détention dite provisoire.
Jacques BOUILLE serait sorti de prison à la fin du quatrième mois d’incarcération, il serait aujourd’hui en vie, auprès des siens.

Marie-Antoinette BOUILLE

mardi 2 novembre 2010


Aujourd'hui, tu as soixante-quatre ans. Nous pensons à toi, nous t'aimons.

Ton épouse, tes enfants.





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Est-ce possible ?...

Est-il possible que ton sort ait été scellé sur un terrain de golf ?

M.-A. BOUILLE



dimanche 31 octobre 2010

Remerciement



Merci à tous ceux qui sont venus, en cette fête de la Toussaint, fleurir la tombe de Jacques.

Son épouse, ses enfants.

lundi 18 octobre 2010

"Agglo" (suite...)



Dans L’Indépendant du 09/10/10, au courrier des lecteurs, paraît un article de M. Robert BERNARD intitulé : « De la fusion… »

En voici l’intégralité :

« Le 29 septembre 2010, le groupe majoritaire de Cabestany a démissionné en bloc en raison de l’obligation qui lui a été faite d’intégrer la communauté d’Agglo. Cabestany est, en effet, une commune « enclavée » dans la communauté d’Agglo Têt-Méditerranée, une situation interdite par la loi. Mais, au fait, comment en est-on arrivé là ?
Petit retour en arrière (évidemment !). Saleilles, jusqu’en décembre 2007, faisait partie de la communauté de communes Sud-Roussillon avec St. Cyprien, Alénya et Latour-Bas-Elne. Elle n’aurait donc jamais dû intégrer l’Agglo car cette intégration isolait de fait Cabestany. Alors, par quel mystère Saleilles a-t-elle pu rejoindre l’Agglo en « enclavant » du même coup Cabestany ? Eh bien, le Parlement a, fort opportunément voté un amendement à la loi en question. Cet amendement donnait, pour une période de six mois, de juillet à décembre 2007, (si je me souviens bien), la possibilité d’isoler une commune afin de permettre à une autre commune d’intégrer une Agglo. A partir de là, il n’y avait plus d’obstacle à l’entrée de cette petite ville dans Têt-Méditerranée. Trois ans plus tard, la loi étant toujours en vigueur, on oblige Cabestany à rejoindre l’Agglo. Une fois encore, en toute légalité. N’est-ce pas un merveilleux exercice de voltige ?
Le chant des sirènes a dû être d’une grande beauté pour que Saleilles quitte la communauté de communes Sud-Roussillon pour rejoindre le doux giron de l’Agglo ! Figurez-vous qu’à deux pas de Perpignan, sur le sol de Saleilles, donc à portée de main, gisait une pépite en terme de taxe professionnelle : la zone artisanale où se trouve notamment Calicéo, zone cofinancée en son temps par la communauté de communes Sud-Roussillon.
On semble en haut lieu se préoccuper du désintérêt grandissant des électeurs, et notamment des jeunes, pour la chose publique. Peut-être qu’en cherchant bien… »

mercredi 6 octobre 2010

A propos des perquisitions


Mon époux et moi, comme pratiquement tous les membres de notre famille, avons eu à subir de nombreuses perquisitions à notre domicile et plus particulièrement pour mon époux au centre médical et à la mairie.

Dates des perquisitions (parfois avec saisies) subies par mon époux :
_ 15/12/08
_ 16/12/08
_ 16/01/09

par moi-même :
_ 13/01/09
_ 16/01/09
_ 29/04/09
_ 22/10/09
_ 11/02/10

Je n’évoquerai ici que ce à quoi j’ai assisté et la manière dont je l’ai vécu. Internet est, peut-être, un des derniers espaces de liberté où l’on puisse s’exprimer.


La perquisition -même si tout se passe globalement de façon correcte- s’apparente, c’est mon ressenti, à la fois à un viol et à un vol. Il faut l’avoir vécu pour le comprendre car on assiste alors à certaines choses que l'on doit endurer et qu'on n’aurait jamais pu simplement imaginer. Voir défiler (chez soi, dans son intimité, ce que l’on a de plus privé, son refuge, l’endroit où l’on vit avec sa famille, où l’on a construit son existence !), monter, descendre les escaliers, s’emparer d’objets, de papiers personnels ou autres pour les mettre sous scellés, etc… parfois plus d’une demi-douzaine de policiers, est en même temps choquant et saugrenu. La personne dont le domicile est perquisitionné n’a que le droit de regarder et de subir : des étrangers pénètrent soudain chez elle et fouillent tout. Sans égards.
En ce qui me concerne, cette fouille de mon domicile s’est accompagnée de réflexions déplaisantes, de propos gras et déplacés, peut-être volontairement provocateurs, lorsqu’il s’est agi d’ouvrir mes tiroirs, de chercher dans mes affaires personnelles ou de retourner mes sous-vêtements, par exemple. J’ai assisté -littéralement médusée- à des scènes surréalistes : voir les juges d’instruction et la P. J. "saucissonner" sur la table basse du salon, après m’avoir proposé de me joindre à eux (offre que j’ai déclinée, courtoisement : comment imaginer que cela soit possible ? Partager son repas avec ceux qui vous dépossèdent et vous humilient ? Et comment avaler quoi que ce soit dans de telles circonstances, alors que l’on a plutôt l’impression que le monde s’est soudain mis à tourner à l’envers ?), voir les mêmes, le soir, tranquillement assis ou affalés sur un tapis fragile, faire chauffer la cire afin d'apposer les scellés… Ce sont des spectacles inoubliables ! Ce jour-là, j’ai même eu droit à la visite d’un chien (« celui des stupéfiants », m’a-t-on dit) avec ses maîtres, peut-être des collègues de passage, curieux de voir la maison dont la presse a tant parlé et ravis de dire un petit bonjour à leurs amis de la P. J.... mais à qui, tout de même, au bout d’un grand moment, les juges ont demandé de partir.
Voir les scellés apposés sur les portes de son appartement est d’une infinie tristesse car on est alors coupé de son passé, de tout ce qui représente son réconfort, sa protection ; appartement dont chaque pièce vous rappelle chaque jour des moments heureux, partagés en famille ou avec des amis. Un lieu que l’on aime et dans lequel on a vécu trente ans, en ce qui me concerne. On se retrouve exclu, banni de sa propre vie. Je le suis restée quatre mois.
Voir, et surtout entendre, les juges partir dans les voitures de la P. J., toutes sirènes hurlantes, m’a laissée perplexe : à St. Cyprien, un soir d’hiver, aux environs de vingt heures, il n’y a guère de circulation… Je pense aussi à cette perquisition effectuée juste la veille du jour où je devais être entendue par les juges. Malencontreux hasard du calendrier, sans doute… ou technique bien rôdée pour me déstabiliser et m’accabler davantage ? Par bonheur, le lendemain, entrée à neuf heures au palais de justice, j’en suis ressortie à neuf heures dix, grâce à mon avocat qui a enfin pris la décision de faire valoir l’entrave aux droits de la défense constituée par le fait que les juges d’instruction en charge de l’affaire se refusaient, depuis des mois, à lui transmettre la suite du dossier. C’est toujours le cas, depuis.

A quoi dois-je encore m’attendre ? C’est ce que je me demande souvent. Car l’on ressent tout cela comme une torture. C’en est une, effectivement, et elle laisse pour longtemps blessé et meurtri.
Il y a, malheureusement, une part de sadisme -conscient ou inconscient- inhérent au système de la machine judiciaire et policière. Je l’ai déjà remarqué lors de la garde-à-vue, mais c’est encore plus sensible au cours d’une perquisition. Les réflexions faites par les personnels de police judiciaire venus pour les différentes perquisitions sont consternantes d’a priori, de méchanceté, parfois de malveillance et même de bassesse. Je ne les rappellerai pas toutes, elles sont trop nombreuses. Au fait, pourquoi de telles réflexions ? J’ai voulu y voir, en plus du plaisir que cela devait procurer à ceux qui s’autorisaient ces propos, le désir de me faire sortir de mes gonds, me pousser à un acte répréhensible envers un de ces représentants de l’ordre public, moi une femme, toute seule, face à cinq ou six hommes de la police… c’est un bien piètre jeu. Pour humilier, simplement ? Avec la certitude qu’on en a le droit, peut-être même le devoir, tant on est profondément convaincu d’être au-dessus des lois lorsqu’on est censé en être soi-même l’instrument, ou d’être investi de tous les pouvoirs lorsque la personne, en face de soi, n’en a plus aucun, elle.
« Tout ce qu’il y a chez vous ne vous appartient pas ». Voilà une des phrases les moins détestables que j’ai pu entendre. J’avais envie de protester que par notre travail, mon époux et moi-même avions gagné notre vie et que cette évidence ne pouvait être contestée, mais je savais que cela ne servait à rien. Tout ce que j’aurais pu dire en l’occurrence aurait été sans valeur, bien sûr, puisqu’ils peuvent affirmer, eux, ce qu’ils veulent : ils sont assermentés et moi pas. Je suis une prévenue. Tout ce que j’ai pu écrire en marge d’un P.V. afin qu’il en reste une trace, a été balayé d’un haussement d’épaules car -disaient-ils en termes moins corrects que ceux que j’utilise ici- cela n’était d’aucune conséquence pour eux. Ils peuvent faire ce qu’ils veulent : forcer un portail pour entrer, prendre des objets qu’on ne leur a pas demandé de saisir (par inadvertance, peut-être ?)… Je garde ces paroles et ces gestes en mémoire, tout comme je garde le souvenir d’un carton, soi-disant retrouvé sous le préau… et d’une très belle photo de mon époux -posée sur mon bureau- qui a, depuis une perquisition, disparu… Quelques aberrations parmi tant d’autres.
Je trouve presque comique la mention notée sur certains P.V. de perquisitions et qui concerne la personne dont le domicile est perquisitionné : « en sa présence constante et effective ». Car même s’il est vrai que j’étais présente, comment aurais-je pu suivre six personnes s’activant dans chaque pièce de mon appartement, déambulant partout, comment aurais-je pu vérifier avec exactitude les objets saisis alors même qu’on m’en fait signer les scellés dans l’instant ? Et que dire, lorsque les scellés mis sont des scellés provisoires qui ne sont même pas déposés au greffe du palais de justice mais restent quelque part dans les locaux de la police judiciaire ? Rien, de toutes façons, une prévenue n’a rien à dire. Elle doit se taire et endurer. Entre le moment où les scellés ont été apposés sur les portes de mon domicile -après la perquisition du 16 janvier 2009- et celui où ils ont été définitivement enlevés quand j’ai enfin pu revenir chez moi, après une modification de mon contrôle judiciaire, aucune perquisition n’a été faite. Durant trois mois. Sans commentaire.

Que reste-t-il de tout cela ensuite ?
Une quantité de problèmes plus absurdes les uns que les autres : l'impossibilité de récupérer des documents indispensables à la vie quotidienne ou même d'en obtenir la photocopie, pour établir une déclaration d'impôts, par exemple, régler des factures, ou justifier de la possession d'un bien.
Au petit matin, la hantise du coup de sonnette. Chaque matin.
La vision récurrente d’officiers de police judiciaire se présentant à votre porte, l’obligation de leur répondre, de leur ouvrir, de les laisser faire. Un traumatisme absurde. Le fruit d’une intrusion très spécialement programmée "au saut du lit" qui, si elle ne m’a jamais dérangée dans mon sommeil (je suis une "lève-tôt") a, en revanche, bouleversé mes enfants. Et quelle débauche de moyens, quelle opération grandiose ! Pensez : le 22 octobre 2009, six ou sept perquisitions en simultané dans des lieux différents, mobilisant, chacune, trois ou quatre policiers. Jusqu’à Paris…
Et l’angoisse. Celle que l’on ressent en se demandant comment vont les autres, comment ils réagissent, ce qu’il se passe pour eux, alors qu’on nous interdit de chercher à communiquer pour prendre simplement des nouvelles tant qu’on n’a pas décidé que c’était terminé. J’ai été soulagée d’apprendre finalement que tout s’était convenablement déroulé pour mes enfants. Pourtant, le souvenir de ces instants demeure et, lentement, fait son œuvre. A la manière d’une agression.
Ma fille m’a avoué : « Quand ils ont frappé à la porte, je dormais profondément. Il m’a fallu un moment pour réaliser. Et, je ne sais pas pourquoi, j’ai eu envie de me jeter par la fenêtre. Puis j’ai pensé à Papa. Je me suis dit qu’il aurait eu beaucoup de peine de savoir ce qu’il nous arrivait. Ça m’a donné du courage. J’ai rassemblé mon calme et ma politesse, attrapé de quoi me couvrir et je suis allée ouvrir. Tous les voisins de l’immeuble avaient été ameutés, de toutes manières, je n’avais plus vraiment de pudeur à avoir. »
C’est durant ce type d’investigation que l’envie d’en finir est la plus palpable, en finir avec ce cauchemar permanent dans lequel on se trouve plongé, cette torture et cette souffrance sans cesse ravivées. Et que l’on revit. A chaque fois.
Et cela , ni la police ni la justice ne l’ignorent.


Marie-Antoinette BOUILLE

jeudi 23 septembre 2010

A propos de "l'agglo"


L’adhésion à l’agglo de PERPIGNAN semble revenir sur le tapis. Ce n’est pas la première fois qu’il en est question, les tiroirs de la communauté de communes SUD-ROUSSILLON doivent contenir, peut-être encore, les différentes études faites à ce sujet. Elles pourront servir à nouveau.

J’ai en mémoire une phrase de mon époux déclarant que la communauté, par son intermédiaire, « n’adhérerait pas à l’agglo pour un plat de lentilles
. » Espérons que les raisons de cette adhésion ont des motifs tout à fait louables, que les points de vue des protagonistes parviendront à se rapprocher et surtout que les services offerts par la communauté de communes à ses habitants seront toujours les mêmes, soit parce que l’agglo aura pris les mêmes compétences, soit parce que le financement de ces services ne coûtera pas plus cher si les communes de la communauté doivent les assumer seules. Il faut penser aussi aux personnels.

A l’origine, agglomération et communautés ont été créées pour mettre en commun les outils et les moyens de leur développement. Aujourd’hui, l’agglo est si importante géographiquement que l’on se demande si son ambition n’est pas de s’étendre à tout le département pour devenir le fer de lance de la lutte qui oppose J.-P. ALDUY à Ch. BOURQUIN.

Marie-Antoinette BOUILLE

mardi 21 septembre 2010

Extrait de jugement


Le 16 septembre 2010, la Chambre de l'Instruction de Montpellier a ordonné "main levée de l'obligation faite à Marie-Antoinette ALBERNY épouse BOUILLE lui faisant interdiction d'entrer en relation avec les élus et le personnel municipal de la commune de St CYPRIEN".

lundi 20 septembre 2010

Patrimoine


Dans l’Indépendant du 16 septembre 2010, une lectrice de St. CYPRIEN fait paraître un article conseillant aux amateurs d’art de faire un détour par le petit musée de la ville pour y admirer les différents objets exposés qu’elle trouve remarquables et qui représentent l’art asiatique, l’art précolombien et l’art africain. Bien que l’article ait été coupé, on comprend qu’elle regrette que la ville n’ait pu achever ce qui aurait pu être « le plus beau musée du sud de la France » par la richesse et l’exceptionnelle qualité des œuvres exposées.
Merci à cette lectrice qui rend hommage –consciemment ou inconsciemment– à ce qu’a fait J.BOUILLE pour sa ville avec l’aide et l’accord de ses équipes municipales. C’est reconnaître les mérites d’une action d’élu.

Oui, la ville de St. CYPRIEN possède un patrimoine artistique intéressant et important et les sommes allouées par délibération du conseil municipal à ces achats n’ont jamais représenté qu’entre 5 et 10% du budget communal. On n’a jamais critiqué les 33 millions d’euros de travaux de voirie effectués, seul l’art a prêté le flanc à la critique. Pourquoi ?
J.BOUILLE, dans un discours de mars 2005, lors d’une exposition et de la présentation du nouveau directeur des musées, disait : « … pour ce qui me concerne, étant l’élu de cette ville, ayant, de ce fait, reçu en héritage un patrimoine artistique communal conséquent, j’en suis devenu le gardien naturel, cela a signifié que j’étais tenu de le protéger, de l’enrichir, de le développer, de le mettre en valeur et de le faire connaître… J’en suis le gardien, le dépositaire… mais j’en suis aussi le développeur. Mon inclination naturelle pour l’art rejoint celle de Jean OLIBO, mon prédécesseur, et en amplifie les effets… de gardien, je suis devenu passeur. Ce rôle de passeur -donc d’initiateur- constitue, à mes yeux, la 2è mission du rôle de l’élu… » Et il terminait sur cette phrase : « Demain, au cœur des CAPELLANS, le centre d’art contemporain de St. CYPRIEN aura trouvé sa juste place. »

La structure de ce musée a été faite mais il n’a pas été fini. J.BOUILLE savait fort bien ce que ce musée coûterait à la commune et il avait besoin de subventions (du Conseil Général, de la Région, de l’Etat) pour le terminer. Soutenu dans son projet par le Conseil Général et la Région, il continuait, avec patience et entêtement, à demander, chaque année, à l’Etat une aide que le préfet ne lui accordait pas.
On ne peut que le regretter.

Marie-Antoinette BOUILLE

mercredi 11 août 2010

La G.A.V. « à la française » déclarée anticonstitutionnelle


Le 30 juillet 2010, le Conseil constitutionnel a censuré la garde-à-vue « à la française » (cf., par exemple, l’article du Figaro du 31 juillet 2010 et les articles du Monde des 01 et 02 août 2010 qui l’annonçaient). ENFIN !
Pour avoir été mise en garde à vue en même temps que mon époux, Jacques BOUILLE, du 15 décembre 2008 au 17 décembre 2008 au soir et pour avoir pu, contrairement à lui, quitter, libre, l’affreuse cellule glacée du palais de justice de Perpignan (une véritable geôle, le terme est tout à fait approprié), après avoir été entendue par les juges d’instruction et placée sous contrôle judiciaire, je garde en mémoire -et cela, à tout jamais- de façon indélébile chaque instant, vécu dans les locaux de la police judiciaire, qui transforme un être humain, une citoyenne ordinaire, en prévenue. Venue librement, sur convocation, dans ces lieux avec mon époux, je me suis retrouvée -sans bien comprendre au départ ce qui m’arrivait- séparée de lui, interrogée dans un bureau par quelqu’un qui me demandait mes nom, prénom, date de naissance etc… et qui s’est montré choqué et ulcéré du fait que j’ose moi-même lui demander qui il était puisqu’il portait un badge vide de tout nom et de tout titre ou fonction. Bon début d’interrogatoire pour moi, à n’en pas douter…
Dans cet environnement hostile, j’ai ressenti la venue d’un avocat, sa présence, comme la bouée de sauvetage lancée au noyé. Mais, l’avocat ne peut pas faire grand-chose pour son client, à ce moment, puisqu’il n’a pas accès au dossier avant la fin de la G.A.V.

Durant ces interrogatoires menés par la P.J., tout est fait pour que, progressivement, le prévenu perde pied, même si tout se déroule de façon correcte. Ainsi, à ma grande surprise, j’ai compris que mes propos n’étaient pas enregistrés mais réécrits de manière globale et non pas mot à mot par l’inspecteur qui m’interrogeait. Il me fallait donc garder toute ma vigilance et ne pas signer cette retranscription sans l’avoir bien relue et y avoir fait apporter les corrections nécessaires. Mais, au fil des heures, tout est fait pour que cette vigilance s’amenuise car il s’agit bien -hélas !- d’un épuisement moral et physique qui se met en place, accompagné pour certains, parfois, de pressions, chantage et même privation de nourriture.
J’ai le souvenir des intrusions intempestives pendant mes interrogatoires de la personne qui interrogeait mon époux et qui venait distiller des informations à son collègue : j’ai compris que ce devait être une tactique habituelle de déstabilisation.
J’ai surtout encore dans mes oreilles les hurlements dont cette même personne abreuvait mon époux et qui étaient d’une telle ampleur que je ne pouvais entendre -alors que le bureau dans lequel j’étais interrogée était placé à l’autre bout du couloir par rapport au bureau où se trouvait mon mari- les questions que l’inspecteur me posait. Oui, il faut subir cela.
Les apitoiements sur mon sort, la gentillesse (réels ou feints ??), les différentes attitudes (de la connivence à la colère) ne tendent qu’à un seul but : obtenir l’aveu attendu. Le système est fondé sur l’aveu. Malheur à celui qui n’avoue pas, qui ne va pas dans le sens souhaité ! Il faut briser sa résistance et si la police judiciaire n’y parvient pas, la détention provisoire -encore une mesure qu’il conviendrait de revoir et de modifier- s’en chargera. J’ai éprouvé la sensation étrange d’un schéma établi à l’avance, auquel tout devait obligatoirement « coller ». J’ai eu l’impression d’une mise en scène trop théâtralisée, comme si à la fin des quarante-huit heures de garde-à-vue, le rideau tombait, la pièce était terminée, tout redevenait normal. Les policiers de la P.J. me parlaient enfin d’une façon ordinaire, ils quittaient leur attitude de scène pour établir avec moi de simples rapports humains. Mais en moi-même, j’éprouvais toujours un profond sentiment d’irréalité, l’envie d’échapper à un cauchemar… Mais non. C’est avec notre vie qu’on venait de jouer.
Je revois encore la cellule du commissariat central où j’étais conduite, en fin de journée, à une heure variable (mais on perd vite la notion du temps), sa saleté, sa porte à barreaux, le banc étroit qui tenait lieu de lit sur lequel j’ai dû m’envelopper dans mon manteau car on ne m’a pas donné de couverture et où, la première nuit, le froid et les cris de personnes incarcérées m’empêchaient de trouver le repos. Curieusement, quand au bout des quarante-huit heures de garde-à-vue, j’ai retrouvé ma cellule, la seconde nuit a été très calme et le chauffage marchait… La fatigue aidant, j’ai pu dormir.
J’ai le souvenir de l’horrible geôle du palais de justice de Perpignan où je suis restée enfermée, seule, le 17 décembre 2008 du matin au soir. Lorsqu’on m’y a conduite, j’ai pu constater que d’autres cellules étaient occupées. Passant devant l’une d’elles, j’ai aperçu un jeune homme menotté et entravé, avec une longue chaîne qui pendait de ses mains… Un banc de pierre, un froid glacial ; j’ai battu la semelle (au sens propre) pour me réchauffer, à intervalles réguliers, jusqu’à m’en blesser. Une question angoissante me taraudait l’esprit : sortirons-nous libres d’ici ? Moi, j’ai pu ressortir. Mon époux, non. Il a été placé en détention provisoire, il est resté emprisonné en quartier d’isolement, au centre pénitentiaire de Mailloles, plus de cinq mois et demi, dans un tel état de détresse morale et psychologique qu’il s’est pendu aux barreaux de la fenêtre de sa cellule dans la nuit du 23 au 24 mai 2009. Le si long enfermement auquel il a été soumis, sa situation de « presque mis au secret », le manque profond et cruel de compassion et de discernement, l’absence totale et intolérable de contact affectif avec moi, sa propre épouse, ont conduit à cette tragédie.

OUI, il est grand temps de changer les conditions de la garde-à-vue, mesure coercitive par excellence -qui va perdurer un an encore !- au XXIe siècle, en France, patrie des droits de l’homme. Il est grand temps de donner à l’avocat un rôle et une place plus importants auprès de son client et de lui accorder l’accès direct au dossier dès le début de la G.A.V. Car, en l’état, garde à vue et détention provisoire s’apparentent à des abus de pouvoir légaux auxquels on soumet en toute impunité un citoyen, alors qu’il demeure présumé innocent. Vestiges d’une époque révolue, ils sont effectivement un vrai scandale pour notre démocratie et notre République.

Marie-Antoinette BOUILLE



Articles de presse :

Le Monde
_ Le Conseil constitutionnel juge inconstitutionnelles les gardes à vue de droit commun
_ Garde à vue : "Cette décision est une véritable révolution !"

Le Figaro
_ Les Sages exigent une réforme de la garde à vue



=> Nouvel article du 08 septembre 2010 :
Le Monde
_ La vraie fausse réforme de la garde à vue

dimanche 4 juillet 2010

*"Des oeuvres remarquables découvertes dans un fond de réserve exceptionnel"



(*comme le dit le texte publié sur le site de l'Office du Tourisme)

source

=> Lien vers le site des Collections de St Cyprien




Une exposition est prévue à St Cyprien du 07 juillet au 30 septembre 2010 : "Un voyage au coeur des civilisations anciennes".
Deux pièces d'art d'Asie figurent en illustration sur le carton d'invitation.
C'est à l'initiative de Jacques Bouille et de ses conseillers municipaux que des oeuvres d'art d'Asie, d'art précolombien et d'art africain ont pu compléter les collections de St Cyprien. De 2000 à 2008, le patrimoine de la ville a constamment été enrichi, des expositions permanentes au dernier étage du musée Desnoyer permettaient de voir les pièces les plus remarquables, un livre a même été édité en mai 2006 : Collections de St Cyprien. Un parcours au coeur des collections de St Cyprien.

Gageons que les habitants de la ville et les touristes apprécieront de voir -ou revoir- ces oeuvres...

Cette exposition, en rendant hommage au travail de Jacques Bouille et de ses équipes municipales -il faut bien le reconnaître..., et ce, malgré tout le déni manifesté à ce sujet-, permet donc également de lever le voile sur une vérité que quelques uns auraient peut-être encore tendance à vouloir occulter.

source




dimanche 6 juin 2010

Remerciements


Prononcés à l'Eglise, le 24 mai 2010.


Je suis profondément émue de vous voir si nombreux et je vous remercie du fond du coeur, au nom de mes enfants et en mon nom, de votre soutien et de l'amitié que vous manifestez à mon époux et à notre famille.
Lors d'une audition avec les juges, l'une d'elle m'a demandé : "Où sont les amis de Jacques Bouille ?" Vous êtes la meilleure réponse à sa question.
Merci à Jean-Paul M. pour sa remarquable prestation au violoncelle qui aurait tant fait plaisir à Jacques. Jean-Paul et mon époux sont des amis de jeunesse et ont passé leurs récréations au lycée Arago ensemble, Jean-Paul à jouer du piano et Jacques à l'écouter.

Au 21e s, en France, patrie des droits de l'homme, la machine judiciaire tue avant même d'avoir jugé. C'est un aberration que je ne parviens pas à m'expliquer et qui est intolérable.
Je vous demande de penser à nous et de prier pour nous car notre chemin est long et difficile et semé d'embûches.



Merci également à ceux qui laissent des commentaires sur ce blog et qui ont eu une pensée émue et sincère pour Jacques Bouille, et sa famille, un an après sa disparition.


Marie-Antoinette Bouille




=> Quelques articles (Le Monde) :
"On a rogné les ailes du juge d'instruction"
La question de la garde à vue examinée par le Conseil constitutionnel
La querelle de la garde à vue au Conseil constitutionnel par Alain Salles

vendredi 21 mai 2010

In Memoriam



Il y a un an, Jacques Bouille se donnait la mort dans sa cellule de la prison de Mailloles à Perpignan.
Une messe sera célébrée en sa mémoire le lundi 24 mai 2010 à 10h, en l’église de St Cyprien Village.
Merci à tous ceux qui s’associent sincèrement à la douleur de sa famille. Que ceux qui l’ont aimé aient une pensée pour lui.
Son épouse, ses enfants, sa famille.



St Cyprien
Avis de messe
In Memoriam

Ses amis et un collectif de l’ancienne municipalité vous font part de la célébration d’une messe anniversaire à la mémoire de notre ancien maire Jacques Bouille, le 24 mais 2010 à 10h en l’église de St Cyprien Village. Ceux qui ne pourront assister à l’office pourront aller se recueillir au cimetière en témoignage de l’amitié qu’ils portaient à un maire qui a marqué sa ville par ses réalisations.



Hommages :

Vous pouvez avoir une pensée pour lui en écoutant le morceau de musique suivant.

Mozart - Clarinet Concerto in A Major, K. 622 - Adagio by 101 Classics on Grooveshark


YO VOY SOÑANDO CAMINOS

Yo voy soñando caminos
de la tarde. ¡ Las colinas
doradas, los verdes pinos,
las polvorientas encinas ! ...
¿ Adónde el camino irá ?
Yo voy cantando, viajero
a lo largo del sendero...
—La tarde cayendo está—.
«En el corazón tenía
la espina de una pasión ;
logré arrancármela un día,
ya no siento el corazón.»

Y todo el campo un momento
se queda, mudo y sombrío,
meditando. Suena el viento
en los álamos del río.

La tarde más se oscurece ;
y el camino que serpea
y débilmente blanquea
se enturbia y desaparece.

Mi cantar vuelve a plañir :
«Aguda espina dorada,
quién te pudiera sentir
en el corazón clavada.»
A. Machado, Cantares

MÊME QUAND NOUS DORMONS

Même quand nous dormons nous veillons l'un sur l'autre
Et cet amour plus lourd que le fruit mûr d'un lac
Sans rire et sans pleurer dure depuis toujours
Un jour après un jour une nuit après nous.
P. Eluard, Le Dur Désir de durer


Odi et amo. Quare id faciam, fortasse requiris.
Nescio, sed fieri sentio et excrucior.
Catulle 85

Sine te... tecum, semper.
MAB



Papa,
mon papa,

Cela fait un an.
Déjà.

C’est incroyable. Et ça ne veut rien dire.
Abominable anniversaire.
Je n’arrive pas à concevoir que tu puisses ne plus être là, parmi nous. Avec nous.

Quel manque !... Quelle perte insensée !

J’avais tant besoin que tu m’apprennes encore… Tout ce que tu savais ! Tu avais tant à m’expliquer ! Tu savais me faire découvrir, et comprendre, tu savais me rassurer… à propos de la vie, des êtres et des choses, de la maladie… de la mort même. Plus personne, jamais, ne le fera comme, toi, tu l’aurais fait.

Plus jamais mon front à ton épaule, comme cela nous arrivait parfois...

Pourquoi nous avoir quittés ? Une autre des innombrables questions qui restera sans réponse.

Tu aimais tant la vie, tu aimais tant de choses… Que t’a-t-on fait ? Dans quel état t’a-t-on mis pour que tu en arrives à cette extrémité ? Pour te pousser à t’y résoudre…
Toi qui t’es toujours occupé des autres, au point que nous, enfants, regrettions de t’avoir si peu à nous. Qui s’est préoccupé de toi ? Toi qui as tant travaillé, soigné, parlé, aidé, consolé… donné tellement de ton temps, et de ton énergie ! Il ne devait malheureusement plus t’en rester assez pour toi-même.

Et l’espoir, qu’en as-tu fait ?… Comment est-on parvenu à te tuer l’espoir ? Cela, je ne le comprendrai jamais.

Tu nous as laissés. Tu t’es abandonné toi-même… tu m’as abandonnée -c’est sûrement comme cela qu’un enfant ressent toujours les choses, quel que soit son âge- et me voilà parlant au vide et au silence.
Mais toi, le seul à qui je devrais dire cela, tu n’es pas là pour l’entendre. Que faire alors, sinon le dire à tout le monde ? Crier, hurler. A quoi cela servirait-il, en définitive ? Et faut-il toujours que tout soit vain ? Est-ce que la peine, la douleur, le désespoir se partagent ? Réellement ? Qui en voudrait ? Chacun les siens, n’est-ce pas. Il y en a déjà trop. De toute manière, je n’arriverais pas à faire des bouts assez petits des miens pour en donner à tout le monde…
Me taire alors, tout simplement. Comme on nous a toujours demandé de le faire, depuis le début. Et souffrir seule, en silence. Comme tu es mort seul, et en silence. Car personne n’a entendu. Ou bien n’a écouté.

Mais à nous taire, nous crevons, nous aussi. Peu à peu. Nous crevons depuis… longtemps.

Juste après que tu sois parti, j’avais d’abord pensé continuer à t’écrire, à la prison, comme je le faisais depuis des mois. Avant d’apprendre la nouvelle, avant que le téléphone ne sonne ce dimanche matin-là (il y avait du soleil, je me souviens, et il faisait chaud), j’avais écrit une nouvelle lettre, j’allais la poster…
Quand je suis revenue, plus tard, après l’enterrement, je me suis demandé s’il ne fallait pas que je le fasse quand même. Car tout ce que je devais te dire encore, les nouvelles que tu m’avais demandées… qu’en faire ? Je voulais vraiment les envoyer, ces lettres. Elles n’auraient pas eu de réponse, mais tant pis, j’avais pris l’habitude du décalage. J’aurais pu, dans mon esprit, étirer ce temps de l’attente... infiniment.
Mais c’était avant que je sache que tu n’avais même pas reçu les dernières que nous t’avions écrites. Que pas une seule de nos lettres ne t’avait été transmise durant la dernière semaine de ta vie.

Alors, effectivement, j’ai posé mon stylo.

Et j’ai effacé le numéro de ma mémoire. Ton numéro d’écrou.

Un numéro. Des barreaux à la fenêtre. Une vue sur des barbelés. Des murs moisissant. Une porte blindée. Des cris. Voilà ce que tu me disais. Voilà ce que tu as quitté. Je te comprends.
Mais je n’accepte pas. Et ça, j’avais déjà eu l’occasion de te le dire en face.
Ça n’a pas suffi.

Aujourd’hui, voilà tout ce que je peux faire. Si peu ! Presque rien. Encore quelques mots, absurdes, face à l’absurdité. Les miens, et des plus beaux, ceux de poètes. Et puis de la musique... Je sais que tu les aimais.

L’amour est ce qui reste. Et c’est bien le pire. Mon amour pour toi n’a pas disparu, mais il est sans objet désormais. Il tourne comme une âme en peine, c’est bien le cas de le dire. Ce serait si simple, si l’amour que nous avons pour les autres disparaissait avec eux ! Ce serait reposant.

Le repos, c’est très certainement ce que tu voulais. Que s’achève enfin la torture qui s’éternisait… Une torture telle que je ne peux même pas me la figurer, sans doute.

Mais cela aussi, je le comprends. Je le comprends parfaitement.

Et je te pardonne pour le mal que ça me fait, chaque jour. A chaque minute.

Parce que je t’aime.

Ta fille,
Frédérique



Un effroyable acharnement judiciaire a poussé mon père jusqu'à la mort. Comment le pouvoir de décider de la liberté des hommes peut-il encore rester entre les mains d'une poignée de personnes qui ne prennent pas la mesure de leurs actes ?

Il était absolument possible de le remettre en liberté plus tôt. Preuve en est que le lendemain de sa disparition tous les autres détenus concernés par l'affaire ont été libérés.

Il est évident que le pire aurait pu être évité, c'est le plus tragique et le plus scandaleux. Ceux qui en avaient le pouvoir l'ont-ils seulement réalisé et peuvent-ils encore se regarder dans une glace ?

Honte à tous ceux qui l'ont jugé coupable alors que cela n'était pas établi.

François

dimanche 9 mai 2010

Billet




La même justice est-elle rendue de la même manière sur tout le territoire de la République ?

Certes, chaque cas est un cas particulier et doit être jugé comme tel. Cependant, je ne peux m'empêcher de penser que si nous avions habité à Paris ou dans la région parisienne mon époux n'aurait pas été incarcéré -ou, moins longtemps- et, par voie de conséquence, ne serait pas mort.



M.-A. Bouille




=> lien (cliquer sur le titre de l'article) : Me Thierry Wickers, président du Conseil national des barreaux réagit au report probable du projet de la Chancellerie : "Une réforme pénale est indispensable", in Le Figaro du 07/05/2010.


dimanche 18 avril 2010

Arrêt sur texte


"[…] Les médias constituent une exception très étrange à cet état de fait. Ils jouissent, eux, d’une liberté totale. Ils peuvent impunément dire ou écrire n’importe quoi sur n’importe qui. Et si on leur en fait le reproche, ils avancent immédiatement la sacro-sainte liberté de la presse, comme si cette liberté-là, unique en son genre, ne pouvait donner lieu à aucune perversion, et en conséquence, ne devait connaître aucune limite.
Il faut bien comprendre ce qu’un journaliste tient entre ses mains : l’honneur et la réputation de ses concitoyens. De par ses fonctions, il ne peut ni les juger, ni les contraindre par corps, ni leur imposer des lois. Mais il peut salir leur image publique, et même les tuer symboliquement. Pouvoir immense, si l’on songe que pour tout un chacun, l’honneur –ou l’image de sa propre dignité- représentent probablement le bien le plus précieux, parfois plus encore que la vie même […]."

"[…] La victime lira l’histoire ahurissante et détaillée de ce qu’il a soi-disant volé, les souhaits imprécateurs de quelqu’un qui espère sa mort dans un accident d’avion, ou les noms d’animaux dont on le traite comme dans les pays totalitaires. Personne n’ira le défendre : car chacun a peur de tomber lui-même sous le coup de ce pouvoir hystérique et impuni. Il aura du mal à se défendre devant ses propres amis : car les histoires qu’on raconte sur lui sont si détaillées, si précises, que personne ne peut croire qu’il s’agit là d’un conte calomnieux, inventé de toutes pièces […]."

Extraits de Le seul pouvoir sans contre-pouvoir, par Chantal Delsol pour Le Figaro du samedi 17 - dimanche 18 avril 2010.

(cliquer sur l'image pour agrandir)

samedi 20 mars 2010

Détention provisoire



« Jusques à quand ? Combien faudra-t-il encore de morts pour qu’on arrive enfin à arrêter ce type d’enfermement qui condamne par avance tout être officiellement présumé innocent ? Pendant que certains réfléchissent à ce problème, dans les prisons françaises, chaque jour, des êtres humains meurent… désespérés, fracassés, anéantis, annihilés par cette peine « par avance » qu’ils doivent subir. Vit-on au XXIe siècle ou encore au Moyen Age pour laisser perdurer ainsi une mesure qui devrait et devait être exceptionnelle ?

Marie-Antoinette BOUILLE



A propos de la journée du 09/03/10 :

Plusieurs articles de presse montrent l’émoi causé dans les milieux judiciaire et policier par l’éventualité d’une réforme portant sur la suppression du juge d’instruction et la modification de la garde à vue (cf : Le Monde du 10, du 11 et du 13/03/10)
Pour mieux apprécier le rôle du juge d’instruction et la vie en milieu carcéral, parmi l’abondante littérature qui existe sur ce sujet, deux ouvrages récents :

1°) En toute impunité de Pierre SUARD; ce livre décrit la « machination médiatico-judiciaire », selon le préfacier Stéphan GUERIN, « l’engrenage kafkaïen » dans lequel fut pris P. SUARD, président directeur général d’Alcatel-Alsthom ainsi que la disparition de ce groupe.
Ecrit à la première personne du singulier, l’ouvrage permet au lecteur de suivre pas à pas une instruction que l’auteur qualifie de « partisane » dans son Prologue. Chaque chapitre est illustré par une citation, ainsi au chapitre II « Grattez le juge, vous trouverez le bourreau » (V. HUGO) et chapitre IV « Le discernement est la principale fonction du juge, et la qualité nécessaire du jugement » (BOSSUET).


Extrait de la Préface p. 13-14 : « Notre pratique pénale a vu apparaître une nouvelle espèce de magistrat non prévue par le code et dont on trouvera un exemple dans ce livre. Les professionnels l’appellent le « Juge d’Instruction à Charge ». Ce nouveau type de magistrats n’est pas à la recherche des faits, de ce que l’on pourrait appeler la vérité. La conception qu’il a de son rôle est de sélectionner les faits qui confortent sa conviction et de ne faire rentrer dans le dossier que les pièces qui corroborent l’opinion qu’il se fait lui-même de la culpabilité du « mis en examen ».
Ces juges d’Instruction à Charge se substituent souvent à la police judiciaire pour mener leurs diligences à leur manière. Ils se doublent souvent du rôle non pas du juge mais du justicier, disposant pour les soi-disant besoins de l’instruction de mesures répressives qui équivalent à des sanctions graves comme la prison ou l’interdiction de travailler, comme on le verra dans ce livre, tout ceci avant même que la personne concernée soit entendue par un Tribunal. Celle-ci bénéficiera peut-être d’un non-lieu plus tard mais le mal a été fait et une éventuelle indemnisation pécuniaire symbolique ne répare pas le dommage, et à fortiori quand le mis en examen conduit au désespoir s’est suicidé.
Se rajoute à ces pratiques le lynchage médiatique par la diffusion calculée d’informations vraies ou fausses en totale violation du secret de l’instruction . On traîne dans la boue le mis en examen sur la base d’informations tronquées, déformées, d’amalgames imaginatifs, d’accusations sans fondements.
Tout ceci est « justifié » par le souci sans doute explicable qu’une affaire ne soit pas étouffée ou enterrée jusqu’à ce que prescription s’en suive. Il y a effectivement un problème réel quand les magistrats sont conduits à violer certaines lois pour en faire appliquer d’autres. Mais dans le cas faisant l’objet de ce livre les violations systématiques du secret de l’instruction n’étaient pas innocentes et ne semblaient pas pouvoir être justifiées par cette préoccupation.
»



2°) Pris pour CIBLE de Guy BOSSCHAERTS et Sylvain SPRINGER. Dans cet ouvrage, la description du monde carcéral est saisissante et sonne vrai. Le centre pénitentiaire de Mailloles à Perpignan est présenté dans toute sa réalité. Ce livre est aussi écrit à la première personne du singulier ce qui permet au lecteur de vivre le « calvaire » de celui qui parle.


Extrait p. 16-17 : « Un monde de grisaille, bardé de serrures. […] Un quart d’heure s’était écoulé depuis mon arrivée à la prison, et j’étais déjà en cellule. Une pièce vide, des barreaux aux fenêtres, une lumière crue et blanche. Je me suis assis sur un matelas d’où s’échappait une odeur aussi rance que tenace. J’ai jeté un œil distrait au plateau-repas. Dans une gamelle douteuse, un morceau de poulet étrangement poilu disputait la place à quelques grains de riz. Il était dix-neuf heures et le repas du soir m’avait été servi.
On m’avait placé en quartier d’isolement. C’était un cauchemar, ce ne pouvait être qu’un cauchemar : j’avais été identifié, observé, photographié, immatriculé. Même dans l’état où je me trouvais, j’avais été déshabillé et fouillé, on m’avait enfermé, isolé, pour mieux me surveiller. On m’avait puni, mais pourquoi ? Quelle pouvait être cette malédiction dont on me rendait responsable ?
Au moment où l’on franchit le pas de porte de la prison, on perd à tout jamais la clé de son enfance. Le monde extérieur s’effondre comme un château de cartes. Je ne comprenais qu’une chose : on m’avait amputé de ma liberté et de mes sens, au propre comme au figuré. Seul demeurait le sentiment de manque. Une partie de mon corps ne m’appartenait plus. Si l’enfer existait, il ressemblait à cet endroit. Mon monde appartenait au passé, désormais mon univers se nommait « cellule A 112, numéro d’écrou 20 009 ». Ses murs étaient beiges, son sol d’un vert indéfinissable. Le vert avait toujours été pour moi la couleur de l’espoir, il venait de devenir celle de la négation. Une petite penderie garnie d’un casier de formica, un interrupteur, une sonnette pour appeler un surveillant qui jamais ne répondait à l’urgence. Un tube au néon surmontant une prise de courant inutilisable et un lavabo. Une planche verticale dissimulant une cuvette de faïence défendue par une porte battante. Et puis ce lit, de la même couleur que le sol, à la peinture usée, au sommier de tôle et au matelas de cinquante centimètres de large. Au-dessus d’une minuscule table, une fenêtre traversée par des barreaux ancrés dans le béton. Un monde de neuf mètres carrés qui aurait rendu folle la plus docile des bêtes.
»



→ Autres lectures possibles, celles de grands classiques :
_ L’affaire CALAS de VOLTAIRE,
_ Le dernier jour d’un condamné de V. HUGO.

→ Quelques articles récents du journal Le Monde en ligne :
_ Réformer le parquet est inéluctable
_ Pour une vraie réforme de la garde à vue
_ Quelle justice ?
_ La concertation engagée est une bonne méthode
_ Le code de procédure pénale doit être rénové



Jeudi 18/03/2010, L’Indépendant relate le nouveau suicide d’un détenu à la prison de Mailloles, à Perpignan.

lundi 15 février 2010

Quelques rappels



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Mars 2010 : Neige sur St Cyprien




A noter, pas de longue coupure de courant, comme St Cyprien en avait connu, lors des précédents épisodes neigeux. Jacques BOUILLE et son équipe municipale ont fait le nécessaire pour que la ville ne soit plus privée d'électricité en cas de tempête de neige.


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Réalisations et projets


1° A propos des chiffres :







Extraits du document de la campagne électorale de 2008 de J. BOUILLE



(Vous pouvez cliquer sur chaque page pour lire le document)



2° A propos de la dette :





Extrait de l'Indépendant du 20/11/2008



(Vous pouvez cliquer sur chaque page pour lire l'article)



3° A propos du projet de musée aux Capellans :



























(Jardin des Capellans, abords immédiats du futur musée)








Lien vers d'autres vidéos : Les Collections de St Cyprien