"Ceux qui voulaient me briser y sont parvenus..."
extrait de la dernière lettre de Jacques Bouille à sa famille





mercredi 10 février 2010

Questions posées à Mme Bouille et à son avocat perpignanais Me Gérard Deplanque



1) Me Deplanque, encore aujourd’hui, « l’affaire » fait couler de l’encre. Sans divulguer aucune information confidentielle, pouvez-vous expliquer où en est l’instruction ?

A l’évidence, l’instruction progresse mais il n’est pas possible d’en parler actuellement en l’état du secret de l’instruction.


2) En tant qu’avocat, pensez-vous qu’elle soit, comme on a pu récemment le lire, « un feuilleton politico-judiciaire sans précédent dans le département » ?


Cette affaire est, avant toute appréciation, particulièrement dramatique.


3) Il y a un an, on parlait peu de la « présomption d’innocence » concernant les protagonistes de l’affaire. Qu’en est-il aujourd’hui et pensez-vous, comme on l’entend parfois, que le respect du secret de l’enquête et de l’instruction soit, en général, devenu utopique ?

Les services de la chancellerie tentent de revoir la question.


4) Mme Bouille, pourquoi avoir choisi de créer ce blog ? Qu’en attendez-vous ? Quelles difficultés rencontrez-vous ?

La famille de Jacques BOUILLE en a assez de le voir sali en permanence. Elle a donc décidé de porter « un autre regard » sur un époux et un père et de montrer de façon positive ce qu’il a fait en qualité de maire pour la commune de St. Cyprien. Je suis parfaitement consciente des dangers que présente la détention provisoire et je souhaiterais que celle-ci puisse être modifiée. Je pense que le manque de compassion et la durée de cette détention provisoire ont conduit mon époux au suicide ainsi que le sort peu commun qui nous a été réservé : nous n’avons jamais pu nous voir depuis l’incarcération de Jacques, le 17/12/08 .


5) Pensez-vous que les médias n’auraient pas relayé les faits de manière objective jusqu’à présent ?


Les médias, en l’occurrence, se sont référés aux propos tenus sur l’affaire par les procureurs quand ces derniers se sont exprimés. Jacques BOUILLE, quant à lui, n’a pu s’exprimer qu’une seule fois : par une lettre à la presse au sujet des œuvres d’art achetées par la mairie de St. Cyprien. Je me pose beaucoup de questions sur la présomption d’innocence. Je reconnais que la presse s’est fait l’écho des intentions suicidaires de mon époux, dès sa première comparution devant la cour d’appel de Montpellier.


6) Pourquoi ne vous y exprimez-vous pas plus précisément au sujet de « l’affaire » et ne répondez-vous pas aux attaques dont votre mari et vous-mêmes avez été l’objet depuis un an ?


Au début, les avocats m’ont dissuadée de parler à la presse. D’une part, j’étais mise en examen, d’autre part, mes propos -je n’ai pas l’habitude de la justice ni de la presse- auraient pu être mal interprétés ou détournés de leur sens. Je n’exclus pas de m’exprimer au sujet de l’affaire, sur le blog, au moment opportun.


7) Quel est votre but concernant la parution de la correspondance entretenue avec votre époux durant sa détention ? N’est-ce pas une chose très personnelle ?


Je pense qu’habituellement je suis très discrète sur mes sentiments. Si j’ai choisi volontairement de publier quelques lettres (de mes enfants, de mon époux et de moi-même), c’est pour montrer à ceux qui ont propagé des ragots ignobles sur notre famille que nous sommes une famille comme les autres, que nous nous sommes toujours profondément aimés et que nous nous soutenons dans les épreuves subies et à subir. La dernière lettre de Jacques à sa famille, je l’ai mise en ligne pour que chacun puisse voir dans quel état et à quel degré de désespoir mon époux, un être humain, a été plongé par une trop longue incarcération en détention provisoire.