mardi 24 mai 2016
jeudi 12 mai 2016
Précisions
Le conseil municipal de fin mars
a été centré sur l’augmentation de 7% des impôts locaux. Les explications
données concernant le patrimoine ne sont rien d’autre qu’une tentative pour
faire passer cette fâcheuse pilule et quoi de plus facile que d’accabler son
prédécesseur en le montrant du doigt ?
C’est plutôt une habitude de la part de celui qui a écrit au procureur, le 07/03/2008, une lettre à en-tête d’une SCP d’avocats. Lettre
accompagnée d’un constat d’huissier fait dans les musées de la commune -qui en
comptait 2 à cette époque- pour constater que les œuvres achetées en 2007 ne se
trouvaient pas exposées dans ces lieux, ce qui était parfaitement normal
puisque, comme le prouve ce constat, il
y avait une exposition d’œuvres de deux artistes, Daniel Johnston et Zoé
Mendelson, au musée d’art contemporain, place de la République et que le musée
Desnoyer, rue E.Zola, était fermé pour travaux.
Cette lettre était aussi
accompagnée, en annexe, de l’ « extrait non exhaustif des achats
d’œuvres d’art 2007, extrait du compte administratif 2007 ». Ce document
administratif, que tout un chacun pouvait se procurer, comme l’a fait un
colistier de la liste « Ensemble, plus loin, différemment »,
mentionnait une somme de 2 271 508, 83 € avec la récapitulation d’objets
achetés, majoritairement des œuvres d’art, mais pas uniquement.
Dans le dossier pénal, une vérification de ces achats d’œuvres d’art n’est possible, me
semble-t-il, que pour la seule année
2007, à partir d’un ensemble de documents
donnés et par la
préfecture et la
trésorerie d’Elne et la
mairie de Saint- Cyprien.
Pour d’autres années, le calcul de ces achats a été fait à
partir des réponses d’hôtels de vente : ainsi, du 30/05/2005 au
06/07/2008, le chiffre de 1 535 690, 93 €
a-t-il été avancé. Ces seuls deux chiffres illustrent la difficulté à
comprendre les calculs auxquels se sont livrés -parfois avec des erreurs- les
services de la police judiciaire pour le compte et sous le contrôle de la
justice.
D’une cote à une autre, les chiffres ne correspondent pas.
On trouve ainsi, pour une période allant du 01/01/2002 au 15/12/2008, un total
des achats d’œuvres d’art facturés et payés par virements de la trésorerie
d’Elne d’un montant de : 958 865, 90 €. Dans une autre cote
récapitulative, pour une période allant du 18/01/2003 au 21/09/2008, les
réponses à réquisitions aux commissaires priseurs donnent : 1 841 095, 69 €
(+ 244 800 $).
Le patrimoine artistique de
Saint-Cyprien ne comprend pas uniquement les œuvres d’art achetées par J.
Bouille.
J. Olibo, son prédécesseur, a, quant à lui, initié cette
création (collections Desnoyer et « artistes catalans ») et donné à
la ville ses deux musées.
Il faut rendre à chacun ce qu’il a fait.
Par conséquent, le patrimoine artistique de Saint-Cyprien
est plus important que ce qui a été annoncé en conseil municipal où les propos
tenus visaient le seul J. Bouille.
Estimer la valeur d’un patrimoine
est difficile. La première expertise de ce patrimoine a été faite à la demande
de J. Bouille en 1989, d’autres ont suivi en 1992, 1994, 2000 (pour des
achats), 2004.
Le marché de l’art est fluctuant, certes, mais, pour tenter
de justifier l’augmentation des impôts locaux de 7%, certaines contre-vérités
ont été intentionnellement dites durant les explications préliminaires.
Cela s’était déjà produit,
sur un autre sujet que celui des impôts locaux, si ma mémoire est bonne, lors
du procès à Perpignan. Une sorte de « procès en art » a été
volontairement fait à J. Bouille : rien de ce qui avait été acquis ne
pouvait avoir de valeur (ni artistique ni vénale), il n’y avait pas eu de
politique culturelle à Saint Cyprien durant ces années, mais... curieusement,
de façon contradictoire, dans le délibéré,
le titre d’« amateur d’art éclairé » lui est appliqué.
Contrairement à ce qui a été dit, il n’y a pas eu d’achat
d’œuvres de « peintres pompiers » par la commune de Saint-Cyprien. On
peut ne pas apprécier les tableaux achetés et vibrer uniquement pour la
peinture contemporaine mais on ne peut feindre d’ignorer que la peinture dite
« pompier » est un genre spécifique dont toute encyclopédie donne la
définition.
Les peintres de l’école de Barbizon ne sont pas des peintres
« pompiers », ce sont même des « passeurs » en
art. Les nabis ne sont pas des « pompiers », ni G. Loiseau, ni H.
Martin, ni M. Luce, ni M. Utrillo, ni A. Marquet ni... La liste est longue et j’ai
pu, en travaillant sur le dossier pénal, passer en revue, un à un, ces tableaux
dont les photos se trouvent dans le constat demandé trop tardivement par les juges d’instruction.
Un article du Monde de 2012 parle de certains de ces peintres et de la
progression de leur cote (voir infra).
Il est, donc, faux de dire que ces achats ont été surpayés
ou de suggérer qu’ils ne valent pas grand-chose, ils ont été payés, en grande partie, aux prix
d’enchères, après renseignements sur la cote des peintres.
En règle générale, une mairie ne
vend pas son patrimoine artistique, ce n’était pas l’objectif de J. Bouille qui
voulait le mettre en valeur dans un grand musée, aux Capellans. Mais ceci est
une autre histoire...
Tout conseil municipal est souverain dans ses décisions et
ses votes.
Mais quand on rase un musée, on peut bien brader un
patrimoine artistique.
(cliquer sur les images pour agrandir)
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