"Ceux qui voulaient me briser y sont parvenus..."
extrait de la dernière lettre de Jacques Bouille à sa famille





lundi 27 février 2012

mercredi 15 février 2012

Questionnements


Encore une fois, l’actualité nous conduit à nous interroger sur le fonctionnement de notre pays et jette un nouvel éclairage à la fois sur la vie politique nationale, ou locale et, par conséquent, sur les sujets qui nous concernent.

Bien entendu, on connaît le rôle ambigu de la presse que l’on sait capable du meilleur comme du pire lorsqu’il s’agit de crier au scandale, et l’on ne peut que considérer avec la précaution qui s’impose les dernières révélations en matière de fonctionnement des services nationaux. Mais après l’implication présumée de commissaires de police dans la manipulation de scellés (article 1, article 2), nous découvrons à présent les possibles manipulations de l’IGS (article 3).
On ne sait plus quoi penser. A qui pouvoir faire confiance en définitive ? Personne ?
C’est une folie. Une tragédie. Un échec pour notre démocratie. Si tant est qu’elle soit bien réelle…
Comment ne pas en arriver à se poser ce genre de questions, en effet ?
Plus concrètement, une fois toutes les illusions perdues -si ce n’est la foi républicaine !- on ne s’étonnera donc pas de voir l’enlisement des « affaires » locales, récentes ou moins récentes. Cependant, n’y a-t-il pas, justement, urgence, nécessité, obligation de réagir en dénonçant encore et toujours les erreurs, les confusions, les mises en scène, les manipulations et les mensonges que nous constatons au quotidien ?

Concernant « l’affaire Bouille », comment ne pas être frappé par le nombre de points problématiques qui apparaissent à la lecture du dossier ? Que penser et que dire donc :
_ de scellés qui, à leur levée, ne contiennent pas les mêmes objets que lorsqu’ils ont été posés ?
_ de procès-verbaux de perquisitions contenant des contradictions, des omissions ou des incohérences ?
_ d’auditions au cours desquelles on fait « mentir » des documents pourtant versés au dossier ?
_ des procès verbaux de police judiciaire qui modifient (par erreur ?) ou omettent (par étourderie ?) certains éléments ?
_ des décisions de justice qui passent outre les preuves matérielles contenues dans le dossier dont on a pourtant mentionné les cotes dans les mémoires déposés (voir articles précédents 1 et 2) ?
_ d’objets déplacés, dits « retrouvés », de manière et dans des lieux aberrants ?
_ des ragots et des propos délirants retenus et accumulés dans le dossier sans qu’aucune preuve de leur véracité ne soit jamais recherchée ?
_ de personnes qu’on évite d’entendre ou auxquelles on ne s’intéresse pas ?
_ des tentative de chantage ou pressions exercées durant l’enquête ?
_ de différences de traitement entre prévenus pour les mêmes griefs reprochés ?
_ d’éléments occultés, d’a priori ahurissants, du silence solidaire face aux fautes commises ?
_ des interventions publiques violant la présomption d'innocence et le secret de l'instruction abondamment relayées par les médias (voir article précédent)
_ des fins de non recevoir qu’on oppose systématiquement à certaines demandes ?
_ etc. (la liste n’est pas exhaustive)

Comment tolérer l’absurdité de tels procédés et l’impuissance à les combattre dans laquelle le système place l’individu ? Elles ne peuvent qu’engendrer un pessimiste des plus mortifères. On l’a déjà vu.
Et pourtant, il semble que cela ne suffise... jamais.

M-A Bouille