"Ceux qui voulaient me briser y sont parvenus..."
extrait de la dernière lettre de Jacques Bouille à sa famille





lundi 16 mai 2011


Je regarde avec douleur -car cela ravive mon propre chagrin- l'affaire Strauss-Kahn à la télévision. J'éprouve une profonde compassion pour les protagonistes de cette affaire -la victime, l'accusé, et leurs familles- et je pense tout particulièrement à l'épouse de M. Strauss-Kahn.
Je m'insurge contre ce que j'entends dire par des journalistes français qui semblent stigmatiser le système médiatico-judiciaire nord-américain et penser que le système français est plus doux. Non, le système médiatico-judiciaire français a la même dureté et la même cruauté : de semblables images d'un homme défait, humilié, mal traité, ont été montrées par des journalistes perpignanais, et aussitôt reprises à l'identique dans certains médias nationaux. Celles de mon époux, Jacques Bouille, maire d'une petite commune française.
Ce n'était qu'un "petit" maire, rien de comparable avec M. Strauss-Kahn. Mais il a été lynché, livré à un acharnement médiatico-judiciaire absolument effrayant, et rapidement
exclu par le parti politique auquel il appartenait.
La présomption d'innocence n'a pas été respectée.
Il a été placé en détention provisoire pendant plus de 5 mois, jusqu'à-ce qu'il se délivre lui-même de l'intolérable, en se suicidant le 23-24 mai 2009.

M-A Bouille