"Ceux qui voulaient me briser y sont parvenus..."
extrait de la dernière lettre de Jacques Bouille à sa famille





dimanche 4 septembre 2011

Levée de Voiles 2




Deuxième exposition -l’Occident cette fois, après l’Orient- d’œuvres achetées par la mairie de Saint-Cyprien, lors des mandats de Jacques Bouille et de ses équipes municipales, et demeurées entreposées depuis dans les réserves.
Quelle gageure pour la nouvelle municipalité qui expose des œuvres dont elle avait critiqué l’achat et alors même qu’elle fait en sorte d’occulter jusqu’au nom de l’ancien maire Jacques Bouille ! Il faut cependant reconnaître que ce dernier avait su développer l’œuvre culturelle de son prédécesseur, Jean Olibo, et qu’il a ainsi augmenté les collections et le patrimoine de la ville.



Force est de constater aussi que les « cinq millions d’euros d’œuvres d’art » (c’est-à-dire la somme totale des achats votés en conseil municipal sur plusieurs années), dont un candidat à l’élection municipale -enchérissant sur les propos d’un procureur- et une partie de la presse s’étaient empressés de déclarer, sans hésitation ni précaution, qu’ils avaient été
« retrouvés au domicile privé de M. et Mme Bouille », n’y étaient en réalité pas mais se trouvaient bel et bien dans les réserves de la commune (et quand bien même c'eût été le cas, cela ne constituait pas pour autant un délit, cf : 1° de l'article 2122-21 du Code Général de Collectivités Territoriales). En revanche, Jacques Bouille avait lui-même apporté des pièces lui appartenant à la mairie -comme il en avait le droit- d'une part pour personnaliser son bureau, d'autre part parce qu'il préparait une importante exposition en 2009, à l'occasion de ses 20 années de mandat. Il souhaitait en effet y présenter à la fois les oeuvres du patrimoine communal augmenté, comme cela se fait souvent, d' oeuvres prêtées à titre gracieux par des particuliers.

Ainsi, certaines oeuvres -car il est bien certain que toutes celles qui constituent le patrimoine de la commune ne sauraient, et n'ont jamais pu, être exposées en même temps dans les musées actuels de la ville qui sont trop petits- font aujourd’hui l’objet de cette très intéressante exposition, dans laquelle on peut noter également la présence de plusieurs tableaux d'Utrillo qui n'ont jamais quitté les lieux où ils étaient conservés, contrairement à ce que l'on avait laissé entendre par exemple... dans un discours de campagne électorale.
(voir un extrait vidéo)
Comment, en effet, ces deux expositions auraient-elles pu avoir lieu si les objets d’art qu’elles révèlent avaient été soi-disant « retrouvés chez M. le Maire » ? Ne seraient-ils pas actuellement, comme c’est toujours le cas pour les objets qui y ont été saisis, sous scellés ?



Enfin, on peut se souvenir que des déprédations avaient eu lieu en mai 2010 :
ST CYPRIEN: CAMBRIOLAGE D'UN LOCAL MUNICIPAL RENFERMANT LES OEUVRES D'ART DE LA COMMUNE.
..." Selon nos sources, deux oeuvres de valeur auraient été dérobées. A savoir: deux vases d'environ 15000 euros chacun. Les faits auraient par ailleurs été commis entre le 28 Avril dernier et mardi."
L’Indépendant du jeudi 27 Mai 2010 . L M.

Mais qu’en a-t-il été exactement ? Nous ne l'avons jamais vraiment su... Quelles suites ont été données à la protection des oeuvres d'art achetées
pour le compte de la commune par l'ancien maire, avec l'accord de ses conseils municipaux et payées par la perception d'Elne ?

En tous les cas, la municipalité actuelle semble désormais avoir compris l'importance et la valeur du patrimoine artistique de St Cyprien et les raisons pour lesquelles Jacques Bouille s'était attaché à le faire valoir avec la création en cours du musée des Capellans. Pour des raisons que l'on ignore, sa finalisation avait été malheureusement retardée par une absence régulière de subventions de l'Etat (redistribuées dans le département par le préfet) en faveur de la commune de St Cyprien.
Sans aucun doute, et même si l'on a mal perçu le caractère visionnaire de la politique artistique de Jacques Bouille, ce projet aspirait à faire de St Cyprien un nouveau fleuron de l'art sur la côte.


source des illustrations : Supplément "Sortir avec L'Indépendant" n° 86, du 17 juin 2011


Discours prononcé par Jacques Bouille, lors d'une exposition, en mars 2005 :